Classe de CP à 12 élèves dans les quartiers “prioritaires”, réforme du baccalauréat, renforcement de la formation professionnelle, amélioration du système d’orientation des lycéens … : nous sommes à la tâche pour que l’école joue son rôle pour réduire les inégalités et permette à chacun de trouver sa voie.
Trop longtemps, l’école a été un sujet qui divise : école d’antan contre école moderne, méthode globale contre méthode syllabique, semaine de 4 jours contre semaine de 5 jours … Pour ma part, je crois qu’il faut que nous nous attachions à garder une approche pragmatique pour apporter des résultats concrets. Gardons ce qui marche, changeons ce qui doit l’être !
Cette philosophie c’est celle qui nous guide depuis le début du mandat et elle apporte déjà des premiers résultats. Retour sur quelques uns des chantiers que nous avons d’ores et déjà engagés.
Classes de CP à 12 élèves : déjà une réalité
C’est un des grands engagements de campagne, que nous avons tenu dès la rentrée de 2017 quelques mois à peine après le début de la législature : dédoubler les classes de CP dans les quartiers prioritaires des zones REP+.
Concrètement, cela veut dire que dans ces quartiers, pour les 2 500 classes concernées, les élèves sont désormais à 12 par classe. Cela leur permet de mieux suivre, et c’est essentiel car il faut lutter contre les inégalités dès l’école primaire.
Il n’est pas question que les écoliers des quartiers populaires aient moins de chance de réussir que les autres, et cette mesure inspirée du terrain permet de mettre toutes les chances du côtés des jeunes écoliers pour qu’ils puissent apprendre dans les meilleures conditions possibles à lire, écrire, compter et respecter autrui.
A Argenteuil, 3 établissements sont concernés, pour un total de 14 classes de 12 élèves depuis septembre dernier. Les premiers résultats de cette mesure sont salués parce qu’il s’agit, tout simplement, d’une mesure de bon sens et efficace : meilleur suivi des élèves, plus d’attention en classe, accompagnement plus personnalisé …
“Les classes de CP à 12 élèves, ça fonctionne dans le Val d’Oise” : lire l’article du Parisien
Cette mesure sera élargie progressivement aux classes de CP et CE1 dans les établissements des zones REP et REP+. Je me suis entretenue il y a quelques jours avec l’Académie, afin de faire le point sur les modalités de mise en oeuvre sur notre circonscription. Au total, sur Argenteuil, cela concerne une centaine de classes et, sur Bezons, 5 établissements.
Je suis très fière de cette mesure, qui est un formidable levier pour une réelle égalité des chances.
Permettre à chaque lycéen de trouver sa voie dans les études supérieures
On le sait, depuis des années la plate-forme de candidature aux filières de l’enseignement supérieur (plate-forme APB) a clairement montré ses limites. La rentrée 2017-2018 en a malheureusement été une nouvelle illustration, avec plus de 3000 bacheliers qui étaient toujours sans affectation à la mi-septembre.
On se marchait sur la tête : les étudiants étaient tirés au sort ! C’est une des explications de l’impressionnant taux d’échec en licence, seuls 4 élèves sur 10 valident aujourd’hui leur première année de licence !
Mais, heureusement, la plate-forme APB c’est fini ! Le Gouvernement a réagi et a mis en place au mois de janvier une nouvelle plate-forme nommée “Parcoursup”, plus simple, pour améliorer le système d’orientation des futurs étudiants.
Cette plateforme, plutôt que de fonctionner comme une loterie, prend en compte les attendus liés aux différentes filières, sans remettre en cause la garantie du droit d’accès à l’enseignement supérieur pour tout étudiant.
Par exemple, il s’agit de disposer des compétences indispensables de mathématiques ou statistiques lorsqu’un lycéen souhaite intégrer une licence d’économie.
Dans tous les cas, c’est le lycéen qui a le dernier mot. Sur Parcoursup, les futurs étudiants peuvent trouver directement sur la plate-forme les informations sur chaque établissement, avec les dates des journées portes ouvertes, les attendus de chaque filière, le nombre de places disponibles, les taux de réussite des étudiants selon le type de bac passé.
Un jeune lycéen doit, où qu’il réside dans notre pays, en métropole ou en outre-mer, en milieu urbain ou dans les territoires ruraux, avoir les mêmes chances d’aller jusqu’au bout de ses capacités – et ce quelle que soit son origine sociale ou son milieu. #directsénat pic.twitter.com/2kprTuntOQ
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) February 7, 2018
Parcoursup est une des mesures engagées dans le cadre du Plan Etudiant, qui dégage 1 milliard d’euros pour réparer l’enseignement supérieur, avec notamment la suppression de la cotisation sociale étudiante (217 euros par an) qui rendra 100 millions d’euros de pouvoir d’achat aux étudiants, la création de centres de santé sur les campus, la construction de 60 000 logements étudiants d’ici 5 ans …
Les prochains chantiers à engager
Bien sûr, beaucoup d’autres sujets sont à mettre sur la table.
Le 14 février prochain, le Ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer annoncera son projet de réforme du baccalauréat, qui se base en partie sur les recommandations du rapport qui lui a été remis il y a quelques semaines, issu de la consultation d’une centaine d’acteurs (syndicats, professeurs, parents d’élèves …). Une des pistes sur la table est, comme c’est le cas dans d’autres pays, de laisser plus de place au contrôle continu et aux épreuves orales.
Au printemps, nous allons engager une grande réforme de l’apprentissage. L’objectif est de revaloriser ces filières, parfois boudées, et à tord parce que c’est une voie d’excellence vers un emploi pérenne. Dans d’autres pays, comme la Suisse ou l’Allemagne, la voie de l’apprentissage est beaucoup plus développée avec un taux d’insertion professionnelle exemplaire. Cette réforme, elle ira de pair avec un investissement de 15 milliards d’euros dans la formation professionnelle.
Parce que, l’apprentissage, cela marche ! Et nous en avons une belle illustration à Argenteuil avec le Garac qui prépare les jeunes aux métiers de l’automobile, avec des formations de qualité qui permettent aux jeunes de s’insérer efficacement dans l’emploi.
L’école doit garantir la réussite de tous, et l’excellence de chacun. Elle doit être le vecteur de réduction des inégalités. En misant sur la formation professionnelle et la compétence, en agissant dès l’école primaire pour accompagner les jeunes des “quartiers”, en favorisant la réussite des étudiants, c’est ainsi que nous relèverons le défi de l’éducation, qui est la mère des batailles !