S’attaquer aux racines de la pauvreté et pas seulement à ses conséquences

Le Président de la République doit prochainement s’exprimer pour dévoiler les mesures contenues dans le “Plan Pauvreté”, auquel nous travaillons depuis près d’un an. Avec un objectif : s’attaquer aux racines des inégalités de destin dans notre pays. 

La pauvreté a changé de visage

Depuis 30 ans, la pauvreté a continuellement gagné du terrain et, aujourd’hui, la pauvreté touche 13,6% des Français. Notre société est plus inégale mais aussi plus déterministe qu’auparavant.

La pauvreté a changé de visage : ce sont les jeunes qui en sont les premières victimes. En France, 1 jeune sur 5 vit sous le seuil de pauvreté.

Le Monde, mercredi 5 septembre 2018

Plan pauvreté : non pas “vivre mieux dans la pauvreté” mais en sortir une fois pour toutes

Ce constat, c’est celui qui nous a motivés depuis un an à travailler à une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Avec un objectif : ne plus considérer uniquement les conséquences de la pauvreté, mais s’attaquer à ses racines. Rompre les phénomènes qui fabriquent la pauvreté et qui font qu’aujourd’hui, “on est pauvre quand on naît pauvre”.

“Les poches d’exclusion persistent. Notre système couvre insuffisamment les jeunes entrant sur le marché de l’emploi sans diplôme. Notre école, en amont, peine à enrayer la reproduction de la pauvreté. Nos formations pour adultes, en aval, échouent à réinsérer ceux trop éloignés du marché de l’emploi.” 

Le Monde, mercredi 5 septembre 2018

C’est pourquoi nous nous attaquons à l’enjeu essentiel de la formation, avec un investissement inédit de 15 milliards d’euros pour les personnes éloignées de l’emploi et les jeunes.

C’est pourquoi nous dédoublons les classes de CP et CE1 en zones d’éducation prioritaire, mesure qui concerne 160 classes à Argenteuil et Bezons.

C’est pourquoi, enfin, nous travaillons à un Plan pauvreté qui s’attaque aux racines de la pauvreté, et pas seulement à ses conséquences.


Dépasser une logique monétaire de moyens pour que la pauvreté ne soit plus un “cul-de-sac” 

D’après l’OCDE, il faut 6 générations pour que les descendants d’une famille pauvre atteignent le revenu moyen. C’est ce que le Président de la République appelle “les inégalités de destin”. Elles n’ont pas leur place au sein de la République. 

C’est pourquoi comme je l’écrivais il y a quelques semaines, il est essentiel de dépasser la logique de moyens qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui, une logique qui s’attache avant tout aux prestations monétaires et n’a pas su enrayer le développement de la pauvreté.

Notre objectif ne doit pas être de rendre la pauvreté “un peu plus supportable”, mais de permettre à chaque citoyen quelque soit son origine sociale de s’émanciper et de rebondir pour sortir de la pauvreté.

Le 12 juillet dernier, la tribune que je signe dans le Huffington Post

Ces prochaines semaines, de nouvelles mesures

Le Président de la République doit annoncer de nouvelles mesures courant septembre, notamment alimentées par le travail que nous avons mené en lien avec la délégation interministérielle à la lutte contre la pauvreté. 

Paris, 5 septembre – avec le délégué interministériel Olivier Noblecourt, réunion de travail sur le Plan Pauvreté qui sera annoncé prochainement

Durant plusieurs mois, j’ai co-présidé avec Antoine Dulin, Vice-Président du CESE, un groupe de travail sur l’insertion des jeunes pour la Ministre de la santé avec cet objectif : faire émerger des propositions ambitieuses mais réalistes pour lutter contre la pauvreté des plus jeunes.

C’est important car il faut absolument empêcher que les jeunes pauvres d’aujourd’hui ne deviennent les adultes pauvres de demain et enrayer la machine du déterminisme social.

Vous pouvez compter sur mon engagement continu sur ces enjeux, le combat sera long mais cela en vaut vraiment la peine.

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