Notre système de santé est l’un des plus performants du monde, mais il fait face aujourd’hui à de nouveaux défis. Car, depuis sa mise en place à la sortie de la seconde guerre mondiale, la société a changé et les enjeux de santé publique ne sont plus les mêmes : développement des maladies chroniques, vieillissement de la population, évolution des villes et mouvement des populations, développement de nouvelles technologies de soin …
Le plan présenté par le Président de la République va mobiliser 3,4 milliards d’euros d’ici 2022, pour “préserver ce que nous avons reçu en héritage” et “moderniser un système de santé qui doit s’adapter aux enjeux de notre temps”.
Le point sur les mesures annoncées, après six mois de consultations sur tout le territoire qui ont associé plus de 2000 personnes : professionnels de santé, patients et citoyens.
Ce que cela change pour vous
Les mesures annoncées permettront des avancées très concrètes dans la façon dont vous serez soignés, sur les démarches à faire, etc.
Quelques exemples :
- d’ici 2022, vous disposerez d’un espace numérique personnel qui vous permettra de retrouver vos comptes-rendus d’opérations, de prendre des rendez-vous en ligne, de vous informer sur l’offre de soins près de chez vous, de recevoir vos résultats d’examens, de bénéficier d’informations de prévention …
- avec le déploiement de la télémédecine et de la e-prescription, un certain nombre d’opérations pourront être réalisées directement depuis chez vous (recevoir un avis médical, des prescriptions en ligne …)
- si vous souhaitez suivre des études de santé, il n’y aura désormais plus de concours d’entrée, plus de numerus clausus, plus de bachotage, mais une vraie logique de filières, avec des passerelles.
- pour les urgences non vitales nous créerons 1000 centres de premiers soins qui permettront une prise en charge rapide, sans saturer les urgences.
En bref : les mesures phares
Au-delà des améliorations de services au quotidien pour les usagers, un enjeu important de cette réforme est de transformer notre offre de soins en France, pour la rendre plus juste, plus accessible, plus efficace.
Parce que le premier problème de notre système de santé, ce n’est en effet pas le financement bien qu’à ce niveau, un effort important soit apporté avec une augmentation de l’ONDAM (l’objectif national de dépenses d’assurance maladie) de 2,5% pour l’année 2019.
Le principal enjeu, c’est celui de l’organisation pour “décloisonner” l’hôpital.
- Suppression du numerus clausus dès la rentrée 2020 : il n’y aura plus de concours en fin de première année de médecine (80% d’échec aujourd’hui).
- Création de 4 000 postes d’assistant médical, qui permettront de décharger les médecins de certaines tâches. La contrepartie du financement de l’État sera que les médecins devront davantage travailler ensemble.
- Envoi de 400 médecins salariés dans les déserts médicaux
- Mise en place de 1000 communautés professionnelles de territoire de santé qui assureront notamment les “urgences de ville” pour décharger les urgences hospitalières.
Retour ci-dessous plus en détail sur les mesures.
Meilleure qualité des soins et de nouveaux services pour les patients
- création d’un “espace numérique patient” pour tous les Français : il permettra à horizon 2022 de disposer, sauf refus explicite, d’un accès sécurisé à ses données de santé (résultats d’examen, prise de rendez-vous en ligne, informations sur l’offre de soins, compte-rendu d’hospitalisation, informations sur les droits d’assurance maladie …)
- mise en place d’une tarification au forfait pour les maladies chroniques, en lieu et place de la tarification à l’activité qui existe aujourd’hui : cela veut dire que la rémunération, contrairement à aujourd’hui, prendra en compte la dimension “prévention” qui est essentielle dans la gestion de ces pathologies.
- mise en place d’indicateurs d’efficacité clinique et d’expérience patient sur les 10 parcours présentant le plus d’enjeux en santé publique, comme par exemple le diabète, l’AVC ou l’insuffisance rénale chronique : évaluer pour améliorer la qualité du parcours patient.
- dotation de 300 millions d’euros pour financer la qualité dans les établissements hospitaliers
Réorganiser l’offre de soin pour la rendre plus accessible partout
- Création de 1 000 communautés professionnelles territoriales de santé et de 2 000 structures d’exercice coordonné conventionnées d’ici 2022 : l’objectif est de renforcer la coordination entre les professionnels (médecine de ville, médico-social, CHU …).
- Création de 400 postes de médecins généralistes qui seront envoyés dans les territoires prioritaires pour lutter contre les déserts médicaux à court terme
- Création de 4 000 postes d’assistants médicaux pour redonner du temps aux médecins
- Généralisation de la prescription en ligne et déploiement de la télé-médecine
Adapter les métiers et les formations aux enjeux de demain
- fin du numerus clausus en 2020 : enfin ! Il était incohérent de limiter le nombre de places en études de médecine … alors que nous manquons de médecins.
- suppression dès 2019 du concours d’accès aux premiers cycles
- suppression de l’épreuve nationale classante pour les futurs médecins pour mettre fin au “bachotage” avec un renforcement en parallèle des passerelles entre les filières, et la mise en place d’un service sanitaire dès la rentrée 2018 (immersion des 50 000 étudiants en santé par an auprès d’établissements scolaires ou d’associations par exemple, pour faire de la prévention)
Une feuille de route d’ici 2022
Ces mesures s’articuleront progressivement d’ici 2022 avec pour objectif de moderniser la façon dont est adressé l’enjeu fondamental de la santé dans notre pays.
L’accueil par les professionnels de la santé a été bon car cette réforme était attendue depuis longtemps.