Je suis intervenue hier sur LCP pour revenir sur l’actualité et notamment sur le mouvement des gilets jaunes, la question des aides sociales et les négociations de l’assurance chômage. Retour sur les principaux points de mes échanges avec la journaliste et le député communiste Gabriel Serville.
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Le Grand débat : déjà 1 million de contributions
Il y a une envie forte de participer au Grand débat national avec déjà 1 million de contributions. Je le vois aussi à Argenteuil et Bezons où plusieurs acteurs locaux s’en sont emparé en organisant des réunions publiques.
Dans ce grand débat, aucun sujet n’est tabou et j’invite les citoyens mobilisés au sein du mouvement des Gilets jaunes à poursuivre leur combat et à porter leurs revendications dans le cadre républicain et démocratique : les violences doivent se terminer.
Aides sociales : il faut que l’accompagnement fonctionne
Une polémique a émergé sur la question des “contreparties” aux aides sociales. Absolument rien n’a été décidé, c’est une question parmi d’autres qui est ouverte dans le Grand débat. Pour ma part, je considère que le fond du sujet c’est surtout celui de mieux accompagner les bénéficiaires des aides sociales. Je suis scandalisée qu’on puisse se satisfaire de mécanismes d’aide qui ne permettent pas aux personnes de sortir de la pauvreté.
En effet aujourd’hui 1 bénéficiaire du RSA sur 2 n’est toujours pas accompagné après 6 mois. 1 bénéficiaire du RSA sur 2 l’est toujours au bout de 4 ans. Il faut que cela change et nos efforts doivent porter sur un meilleur accompagnement et plus de prévention.
Donc plutôt que de polémiquer, je crois qu’il faut surtout travailler à améliorer la façon dont nous accompagnons les personnes en difficulté. C’est l’objet du travail que nous menons sur l’accès aux droits (700 000 nouveaux bénéficiaires en 2019 de la prime d’activité), sur l’automatisation de certaines prestations, sur le revenu universel d’activité… Il faut poursuivre ce travail pour que la pauvreté ne soit plus une impasse dans notre pays.
Assurance chômage : stop à la précarisation du travail !
J’ai tenu à rappeler que les entreprises doivent jouer le jeu. La baisse du chômage est une très bonne nouvelle, mais nous devons lutter contre la précarisation du marché du travail.
Moins de chômage ne doit pas être synonyme de plus de travail précaire et c’est pourquoi nous avions offert aux partenaires sociaux la possibilité de négocier pour aboutir sur un système de “bonus malus” visant à favoriser le recours aux contrats longs.
La négociation ayant échoué, et c’est très regrettable, je considère qu’il faut maintenant que le gouvernement reprenne la main et prenne ses responsabilités pour faire reculer la précarité et inciter au retour à l’emploi.