Laïcité, Européennes : retour sur mon intervention sur CNEWS

J’étais hier soir l’invitée de CNews pour revenir sur l’actualité et notamment sur les enjeux relatifs à la laïcité et aux prochaines élections européennes, suite à la publication par le Président de la République de sa tribune dans les journaux des 28 États de l’Union européenne.

La laïcité, c’est un État neutre et pas forcément des citoyens neutres

La loi de 1905 de séparation entre l’Église et l’État est le fondement de la laïcité dans notre pays. La laïcité, c’est un principe qui vise à protéger une liberté : celle de croire ou de ne pas croire. Pour garantir cette liberté, l’État et ses agents sont soumis à la neutralité : mais cette neutralité nécessaire ne s’impose ni aux citoyens ni à l’espace public ! Si la loi de 1905 est donc très claire, en permettant à chacun d’exercer librement sa foi tant qu’il ne porte pas atteinte à l’ordre public, cela n’empêche malheureusement pas des polémiques destructrices de revenir régulièrement, comme dernièrement avec le “Hijab de sport” de Décathlon.

J’ai ainsi tenu à rappeler hier soir, tout en regrettant la comparaison maladroite et malheureuse d’un député sur le “voile” et les “serre-têtes”, qu’il fallait en rester au cadre de la loi de 1905 : il faut respecter les croyances de chacun, et lutter fermement contre la politisation des religions et contre les intégrismes.

Européennes : ne tombons pas dans le piège mortel des nationalismes

L’Europe est aujourd’hui plus nécessaire que jamais, et pourtant plus fragile que jamais du fait de l’émergence des nationalismes. Le rejet nationaliste c’est un rejet sans projet : écoutez tous ceux qui rejettent l’Europe et l’accusent de tous les maux, que proposent-ils ?

Les députés du Front national par exemple, sortis en tête des dernières élections européennes, n’ont rien fait depuis leur élection en 2014. Tellement rien que leur slogan aujourd’hui est : “On arrive”. Je crois qu’il est plutôt temps pour eux de s’en aller.

Je suis cependant convaincue que sur l’Europe, il faut rester lucide. Beaucoup de choses sont à revoir : allons-y ! Le fonctionnement de l’Union a déçu sur certains aspects. Il a par exemple montré ses limites sur la question de l’immigration et du droit d’asile et je crois important, aujourd’hui, que nous revoyons les règles communes pour que les États européens soient à la fois plus responsables et plus solidaires sur ce sujet. Sur notre continent, le droit d’asile reste non négociable.

Dans ces élections européennes, je crois essentiel que nous nous battions pour nos valeurs. Face à la tentation du repli, je veux défendre une Europe qui protège davantage, une Europe qui libère, et une Europe du progrès. Contrairement à ce que disent les populistes, il est possible de changer l’Europe. C’est ce que nous avons réussi à faire par exemple sur la question du travail détaché, et c’est ce que nous voulons continuer à faire.

Ne faisons pas les mêmes erreurs que les Britanniques, pour qui le Brexit a désormais un goût amer. Le 26 mai prochain : je vous invite à vous engager et à choisir vous aussi l’Europe des possibles !

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