Le Parlement doit se prononcer cette semaine sur les mesures annoncées par le Président de la République lors de son allocution de lundi dernier. Parmi elles, l’obligation de vaccination des soignants et des aidants et l’extention du passe sanitaire font débat au sein d’une partie de nos concitoyens. C’est un enjeu important, qui nous affecte toutes et tous car chacun, depuis maintenant un an et demi, subit la pandémie et les restrictions qu’elle a rendue nécessaires.
Je suis convaincue que la vaccination est notre meilleur atout face au virus et notre meilleure garantie de pouvoir enfin tourner la page de cette crise. Nous avons la chance d’avoir un pays où la vaccination est possible et ouverte à tous. C’est le résultat d’une logistique et d’un engagement remarquables et j’en félicite, notamment dans le Val-d’Oise, tous les personnels impliqués (soignants et pompiers en particulier). J’appelle donc, une nouvelle fois, chacun à aller se faire vacciner car il ne peut être question de reconfiner, de mettre à nouveau l’économie sous cloche, en en faisant subir le poids à celles et ceux qui ont fait le choix de se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres.
En tant qu’élue, je sais toutefois et je l’entends que certains de nos concitoyens doutent et se posent des questions. Je les encourage, dans un esprit de solidarité, de responsabilité, pour se protéger eux mêmes pour protéger leurs proches, à se faire vacciner comme les plus de 36 millions de personnes qui ont reçu au moins une dose dans notre pays. Ces personnes qui doutent ne doivent pas être confondues avec une minorité militante, dont je condamne sans ambiguïté les propos odieux dénonçant une dictature, à renfort de comparaisons aussi ignobles qu’amnésiques avec la Shoah ou l’Apartheid. La capture jointe, d’un mail que j’ai reçu ce jour, montre la violence et l’imperméabilité au dialogue de ces personnes.
Si j’en partage les grandes orientations, il y a cependant des éléments qui appellent mon attention dans le texte soumis à la représentation nationale par le Gouvernement. Bien que je soutienne le principe de l’obligation vaccinale pour les soignants, je m’interroge sur la constitutionnalité de certaines dispositions relatives à ces professionnels. Par ailleurs, doit-on faire peser sur les commerçants l’application du passe sanitaire à travers une amende pouvant atteindre le montant disproportionné 45 000 euros ? En fait-on assez à l’inverse pour lutter contre ceux qui font et ceux qui demandent de faux passes sanitaires ? Enfin, ne faudrait-il pas adapter les mesures pour les publics mineurs qui ont besoin d’une autorisation parentale pour se faire vacciner ? Ce sont des points qui appellent à mon sens des éclaircissements et des ajustements dans le texte du Gouvernement.