Quelques réactions à la lecture de cet article… et une conviction : il est malheureusement loin d’être assuré que changer de tête à la direction générale suffira à régler les problèmes d’AB Habitat.
Depuis la transformation de l’OP HLM en coopérative au détour d’un amendement très politique de mon prédécesseur, les problèmes sont nombreux. Il est temps de mettre le bailleur face à ses responsabilités.
La lecture du rapport de l’Agence nationale de contrôle du logement social (Ancols – rapport de 2016) est éclairante sur les problèmes nombreux de transparence, de gouvernance et de gestion du bailleur social de notre territoire, avec des conséquences importantes sur la qualité du service proposé aux habitants, qui sont nombreux à m’avoir sollicitée à ce sujet depuis le début du mandat.
Au-delà de la fonction de DG, c’est rappelons-le le conseil d’administration, présidé par Dominique Lesparre, qui a la responsabilité de fixer la feuille de route et la bonne gestion de AB Habitat. Concernant la situation financière dégradée du bailleur : si la loi prévoit désormais un seuil de 12 000 logements pour qu’un bailleur fonctionne de façon autonome, c’est justement pour en améliorer la gestion, les activités et la solidité financière. Le choix d’AB Habitat d’acheter 900 logements en 2020 pour atteindre in extremis ce seuil démontre surtout la volonté acharnée de faire perdurer la structure sous sa forme actuelle, dont les limites sautent pourtant aux yeux de tous.
Un bailleur social ne doit être en aucun cas une arrière boutique politique. J’avais demandé à ce que soit conduit un nouvel audit pour s’assurer que les irrégularités soulevées par le rapport de l’Ancols aient été corrigées : gestion irrégulière des attributions, irrégularités dans la comptabilisation des actifs immobilisés, activité d’achat et de gestion des commerces très soutenue et manquant de transparence, faible niveau de représentation des collectivités dans la gouvernance, niveau de vacance élevé…
Je souhaite que ce nouvel épisode accélère la mise en œuvre des correctifs attendus, et que tout soit fait pour s’assurer que le bailleur social poursuive son objectif social au seul bénéfice des habitants.