Alors que nous célébrons aujourd’hui la journée nationale des aidants, c’est l’occasion de rappeler que le handicap est l’affaire de tous. Avec 12 millions de personnes en situation de handicap dans notre pays, et près de 11 millions de personnes qui les soutiennent et les accompagnent au quotidien, le handicap doit rester une priorité nationale absolue.
Depuis 2017, des avancées substantielles ont été permises par les débats à l’Assemblée nationale et nous devons nous en réjouir, avec un budget de plus de 50 milliards d’euros par an (soit plus de 2% du PIB) dédié aux personnes en situation de handicap. Il s’agit ici de faire vivre une société qui respecte l’autre dans sa différence, dans sa diversité, dans ses altérités et ses singularités. C’est un combat qui compte pour moi, un combat qui compte pour le pays, et j’avais eu l’occasion de me mobiliser plus particulièrement autour des enjeux pour les aidants et pour les malades atteints de la sclérose en plaques.
Je voudrais revenir sur quelques avancées que je crois importantes depuis le début du mandat. Des enjeux qui doivent continuer de nous mobiliser ces prochains mois.
L’égalité des chances, dès l’école
A l’école
- 8 000 nouveaux accompagnants recrutés à la rentrée 2020 pour accompagner un total de 220 000 élèves (contre 152 000 en 2017). Au total, 385 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire.
- Création de 367 nouvelles unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS)
- 344 millions d’euros mobilisés pour améliorer la prise en charge de l’autisme et des troubles du neuro-développement, avec notamment l’ouverture de 63 plateformes de coordination et d’orientation qui ont pu accompagner plus de 6 700 enfants.
- 380 unités d’enseignement autisme créées d’ici 2022
Au travail
- 2,7 millions de personnes bénéficient de l’obligation d’emploi
- Mise en place d’une obligation d’un référent handicap dans les entreprises de plus de 250 personnes
- Création en 2021 d’un baromètre Emploi Handicap qui permettra aux entreprises publiques et privées de publier leurs résultats et de mesurer leur progression.
- Mise en place d’un référent handicap dans chaque centre de formation d’apprentis avec une prise en coût des éventuels aménagements
- Développement de la plateforme www.monparcourshandicap.gouv.fr pour faciliter l’accès à l’information des personnes en situation de handicap
Faire valoir ses droits
- Baisse des délais de traitement des dossiers de demande d’AAH : 4 mois en 2020 contre près de 5 mois en 2019
- Attribution des droits à vie en cas de handicap irréversible : 94 000 personnes concernées
- Possibilité depuis octobre 2020 de se voir attribuer à vie la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé
- Depuis octobre 2020, un baromètre MDPH trimestriel est publié sur le site de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) afin d’évaluer leur activité et mesurer la satisfaction des usagers
Rétablir les personnes dans l’exercice de leur pleine citoyenneté
- Rétablissement du droit de vote de tous les majeurs protégés : depuis mars 2019, 350 000 Français auparavant soumis à une évaluation de leur capacité électorale par le juge des tutelles peuvent désormais voter librement.
- Les personnes protégées peuvent également prendre seules la décision de se marier, de se pacser, ou de divorcer
- Parentalité : 200 millions d’euros consacrés pour accompagner les personnes en situation de handicap dans la parentalité.
- forfait de 900 euros par mois pour une aide humaine pour un enfant de moins de 3 ans (puis 450 euros jusqu’aux 7 ans de l’enfant) ;
- forfait de 1400 euros attribué à la naissance, 1200 euros aux 3 ans puis 1000 euros au 6 ans de l’enfant pour acquérir les équipements nécessaires (lit, chaise ou encore table à langer adaptée).
- La moitié des 2 millions d’établissements recevant du public sont accessibles ou entrés dans un agenda d’accessibilité programmée (AD’AP)
Accompagner et protéger les personnes en situation de handicap
- Création de 8 600 nouvelles places pour les enfants et adultes entre 2017 et 2019 dans les établissements médico-sociaux
- Création dans le cadre de #FranceRelance d’une aide à l’embauche spécifique (85 millions d’euros mobilisés) qui a permis 10 000 recrutements.
- Création dans le cadre de #FranceRelance d’une aide à l’apprentissage ou à la professionnalisation (2 milliards d’euros dédiés). Entre 2019 et 2020, le nombre d’appentis en situation de handicap a augmenté de 71%.
- Lancement d’un groupe de travail sur les violences faites aux femmes en situation de handicap, et déploiement dans chaque région de centres de ressources à la vie affective et sexuelle d’ici 2022.
Aider les aidants
- Tous les aidants ont désormais la possibilité de prendre des congés rémunérés. Cette mesure répond à la demande juste et légitime des aidants d’être davantage soutenus financièrement. Ce congé, d’une durée maximale de 3 mois, pourra être renouvelé. Il constitue un véritable soulagement pour celles et ceux qui ont choisi de s’occuper d’un parent, d’un conjoint ou d’un enfant malade, en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Le montant de cette allocation est fixé à 43,87€ par jour pour les personnes vivant en couple et 52,13€ par jour pour les personnes seules.
- Mise en place d’un numéro téléphonique national de soutien des proches aidants (numéro 0 800 360 360);
- Développement du site internet Ma boussole aidant qui référencie tous les dispositifs existants près de son domicile;
- Accompagnement par des professionnels et par des pairs avec l’objectif de 450 000 aidants accompagnés;
- Diversification des solutions de répit (création d’accueils de jour et d’hébergements temporaires);
- Instauration d’un “réflexe proches aidants” chez les professionnels de santé ou d’accompagnement;
- Inscription dans le Dossier Médical Partagé du rôle de proches aidants;
- Sensibilisation des personnels de l’Education nationale;
- Aménagement des rythmes d’études pour les étudiants aidants.
Budget 2022 : des débats à venir pour aller plus loin
Dans le cadre de l’examen du budget 2022 à l’Assemblée nationale, nous serons amenés à travailler sur un enjeu important, avec la proposition de mise en place d’un abattement forfaitaire sur les revenus du conjoint d’un bénéficiaire de l’AAH. Cet abattement permettrait, s’il est adopté, qu’un bénéficiaire de l’AAH dont le conjoint ou la conjointe travaille au SMIC, de conserver le bénéfice de la prestation à taux plein. Une mesure que je soutiens pleinement.
Des acteurs mobilisés à Argenteuil et Bezons
Je voudrais également saluer la mobilisation précieuse, continue et courageuse des professionnels, bénévoles et citoyens d’Argenteuil et Bezons engagés pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap et de leurs proches. Ils sont nombreux et effectuent un sacré travail, que je constate régulièrement lorsque je vais à leur rencontre. Ce n’est pas toujours facile, loin de là, et il est important de continuer à les soutenir, et je tâche de me ferai le relai de leurs enjeux auprès des pouvoirs publics.